Jean CAVALIER, chef
Camisard
16 mai 1704… la rencontre des Recollets.
Le Maréchal de Villars : "que pour trop serrer l’anguille, on la perd…".
16 mai 1704 : une nouvelle stupéfiante précipite les nîmois Porte de la Madeleine… Le Maréchal de Villars, l’Intendant Basville, le lieutenant colonel La Lande, Sandricourt gouverneur de Nîmes, attendent Jean Cavalier dans le jardin des Recollets, sous les vieux ormeaux du couvent.
Les N.C. triomphent… un des leurs va être reçu officiellement.
Pour la forme, ce n’est qu’un Rebelle qui implore son pardon… En fait, c’est un chef qui a posé ses conditions : exigé des sentinelles à la Tour Magne et au jeu de Mail, exigé des otages… et non des moindres : le colonel de Firmacon, 4 capitaines, 20 dragons.
16 heures : entre le baron d’Aigaliers qui a préparé la rencontre et Daniel Gut, suivi de son jeune frère et
de Lacombe, escorté par
"Catinat"
et 20 cavaliers.
Le
chef camisard se dirige vers le jardin…
"
vêtu d’un habit couleur café, une ample cravate en mousseline, une grande plume blanche à son chapeau, au doigt une belle émeraude qui avait appartenu à Deydier, officier de
marine…"
(La
Baume).
Des milliers de personnes sont dans la rue. Tout le long du parcours…
L’abbé Begault, secrétaire de l’évêché enrage…
"On croit rêver qu’un gueux, un petit marmot avec la mine d’un enfant traite de couronne à couronne avec le roi par l’entremise des maréchaux de France… que les plus scélérats que l’enfer ait jamais vomi, noircis de crimes viennent hardiement dans Nîmes…" .
La garde du Maréchal est rangée sur une ligne d’un coté de la porte… Cavalier ordonne à ses hommes de s’aligner de la même manière, du coté opposé… Il entre.
Cavalier met pied à terre, pose ses pistolets sur la table devant le Maréchal… Villars envoie un laquais les remettre dans les fontes de sa selle, se lève, adresse un compliment à Cavalier :
"Monsieur de Basville et Monsieur de La Lande m’ont longuement entretenu de vos mérites…".
Cavalier : " nous n’avons pas pris les armes contre sa Majesté. Nous sommes massacrés pour prier Dieu. On a pillé nos biens, on nous a exposés aux souffrances les plus cruelles… ".
Villars : " Monsieur Cavalier, mettez par écrit vos demandes. Les hostilités seront suspendues jusqu’à la réponse de la cour… Allez à Calvisson, Basville se chargera de nourrir vos troupes… ".
Malgré les tentatives de déstabilisation de Cavalier engagées par l’intendant, au cours de l’entretien, la diplomatie de Villars permettra la rédaction d’articles… qui ne comprendront pas "la liberté de conscience", des mesures d’apaisement...
Villars : "Voilà donc ces 4 batailles gagnées et sans qu’il en ait coûté une pistole ! ".
La réponse parvint le 22 mai…
"Je résolus de signer… " (Cavalier).