Coco Chanel, Ponteils (Gard)... la Régordane

"Ponteils… c’est ici que commence mon itinéraire Chanel. De Ponteils à Courpière et Saumur" -  Extrait de "L’irrégulière" - Biographie de Coco Chanel, par Edmonde Charles Roux.

 

"chaque pierre de cette muraille trouée, cabossée à l’infini, chaque angle, chaque ravin fut refuge, abri ou sépulture" : issue comme eux de cette place forte de l’esprit paysan, faisant comme eux, tout dépendre de son travail, une descendante de la tribu prolifique, Gabrielle Chanel, fut portée à la célébrité par des milliers de femmes…

 

Joseph Chanel, l’arrière-grand-père de Gabrielle, épousa une fille Thomas de   Ponteils, qui avait "un peu de bien". Une dot modeste permit à la jeune épousée de louer une grande pièce sur laquelle s’ouvraient l’âtre et le four à pain. Pour les gens du pays, "le Chanel", un cabaret de campagne… Joseph fabriqua des tables et des bancs rudimentaires sur lesquels il put enfin graver un nom qui était le sien. Il se limita à une double initiale : deux grands C formant un cercle moins d’un siècle plus tard, arc-boutés sur eux-mêmes, ils allaient devenir la marque distinctive des créations de Gabrielle et le symbole du plus vaste empire sous le ciel que jamais femme ait bâti de ses mains…

 

Henri-Adrien quitte Ponteils à 22 ans. On lui offre un emploi à la magnanerie des Fournier à Saint-Jean de Valériscle. Les Fournier avaient une fille de 16 ans, Virginie-Angelina. Il la séduit et les Fournier exigèrent réparation… En présence de son père et de sa mère, descendus en catastrophe de leur montagne, il épouse Virginie-Angelina, à Gagnières en 1854, à sept heures du matin. Aussitôt la cérémonie terminée, Henri-Adrien s’en alla avec sa femme-enfant le plus loin qu’il put… à Nîmes, rue du Bât-d’Argent, car un de ses frères Ernest, poissonnier, s’y trouvait.  Nait Albert. Henri-Adrien quitte Nîmes un an après y être arrivé, puis, au fil des routes, naissent au hasard des haltes, sa sœur Louise en 1863, ses frères Hippolyte en 1872, à Montpellier, Marius, à Alès, en 1877.

 

Albert à 28 ans, quitte ses parents et décide de partir vers le Nord. La vie d’ambulants et ses hasards lui convenaient. A Aubenas (Ardèche), il y a un petit vin de coteau agréable, une denrée rare après le phylloxera. D’abord Le Puy en Velay et ses foires… puis Courpière (Puy de Dôme) où il se loge en 1881, chez le jeune menuisier Marin Devolle et sa jeune sœur Jeanne qui se destinait au métier de couturière… Il la séduit, puis disparait sans laisser d’adresse, en janvier 1882.

 

Aidés par Victor Chamerlat, maire de Courpière, Marin et son oncle, retrouvèrent l’adresse d’Albert chez ses parents, un cabaret d’Aubenas. Jeanne, décida d’y aller seule et arriva aux tous derniers jours de sa grossesse… Impossible de retourner à Courpière après toutes ces histoires. Albert décida de s’éloigner.

 

Ils rejoignent Saumur en janvier 1883, Jeanne, à nouveau enceinte donne naissance, le 19 août 1883, à Gabrielle "Coco" CHANEL…

 

 

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> Le mas Chanel, encore appelé ainsi de nos jours, où fut créée la base du logo à la renommée internationale.

 


> L’association Loviv (Génolhac) accueille Edmonde Charles-Roux, Présidente de l’Académie Goncourt,  le 9 août 2002, auteure de "L’irrégulière, mon itinéraire  Chanel". Photo : Objectif Gard.