Le chemin de Régordane et le pèlerinage de Saint Gilles

3ème pèlerinage de la chrétienté médiévale d'occident...

Partie méditerranéenne de l'un des chemins de Saint Gilles - celui au départ d'Orléans, passant ensuite par Bourges, Clermont Ferrand, Le Puy en Velay - le chemin de Régordane permet de rejoindre Saint Gilles du Gard et son abbatiale, en traversant notamment les Cévennes (la faille de Villefort) vers le littoral méditerranéen, en Camargue.

> Pèlerinage St Gilles - Septembre (crédit photo OT St Gilles - BTrouillet)


Une notoriété médiévale incontestable

Le Chemin de Saint-Gilles est donné vers le milieu du XIe siècle comme un des plus grands pèlerinages de l’occident chrétien, troisième après Jérusalem et Rome.

Après les prophètes et les Apôtres, nul n’est plus Saint, plus revêtu de gloire (Aimery Picaud – Guide du pèlerin de Saint-Jacques de Compostelle).

La réputation du pèlerinage, via les activités portuaires et commerciales, se répand dans l’Europe entière.

La ville, jusqu’alors lieu de passage pour l’embarquement vers Rome et la Terre Sainte, devient avec le développement du culte de Gilles but de pèlerinage.

Le monastère accumule les richesses liées aux dons et s’agrandit pour recevoir l’afflux des pèlerins. En 1066, un rattachement à Cluny accroit sa prospérité, une visite au tombeau du Saint est insérée dans le programme des pèlerins de Saint-Jacques transitant entre Italie et Espagne.

Dans les poèmes du XIIème siècle citant un pèlerinage, Saint-Gilles est le sanctuaire qui bénéficie de la plus grande notoriété puisque cité dans la moitié d’entre eux… Avec 15 poèmes sur 34 qui l’évoquent comme but de pèlerinage, entre 1175 et 1225, le sanctuaire de Saint-Gilles fait jeu égal avec Compostelle.

L’épopée rend à Saint-Gilles son rang de 1er sanctuaire de pèlerinage dans la France romane. En attestent sa vitalité :

* La renommée du sanctuaire soutenue par une indulgence accordée par le pape en 1154 à ceux qui le visitent.

* Le "Livre des miracles de Saint-Gilles", XIIème siècle, qui présente les miracles les plus exemplaires.

* La construction d’une nouvelle église abbatiale dont le 1er autel fut consacré en 1096 par le pape Urbain II.


Magazine "Le pèlerin"

Découvrez le reportage proposé par Gaelle de La Brosse, sur les chemins de Saint Gilles, dans le magazine "Le pèlerin" : cliquez ici


Retrouvez le récit de Régordane concernant Marcel Girault, grand artisan du renouveau des chemins de Saint Gilles : cliquez ici

> Pèlerinage St Gilles - Septembre (crédit photo MVCambriels)

> La sportelle - Chemin de Saint Gilles


Saint Gilles, en quelques mots

D’après la légende, il serait grec, né à Athènes ou en Sicile. Dès son jeune âge, il s’est montré pieux et proche des plus pauvres et déjà il accomplissait des miracles. À la mort de ses parents, il aurait distribué sa fortune aux nécessiteux et serait venu dans la région où il aurait rencontré Césaire, Vérédème et Charlemagne. Mort vers 725 il n’a pu être contemporain de ces personnages.

Il vécut quelque temps en Arles, où poursuivi par sa renommée et, fuyant la foule, il vient s’installer au plus profond de la vallée Flavienne.

Il vécut en ermite en compagnie d’une biche qui le nourrissait de son lait. Un jour, alors que le roi Wamba accompagné de l’évêque de Nîmes participait à une chasse dans la forêt, les chiens poursuivirent l’animal qui était venu se réfugier auprès de son maître. Un chasseur décocha une flèche qui atteignit l’ermite. Le roi découvrit le saint homme blessé et pour se faire pardonner lui donna des terres pour ériger un sanctuaire dont il serait l’abbé.

Il aurait fait de grands voyages : Rome, Orléans, Nuria. Sa renommée grandissait et, à sa mort, son tombeau devint le lieu d’un pèlerinage aussi réputé que celui de Jérusalem, Rome ou Compostelle.

Il est fêté le premier septembre.

Divers noms lui sont attribués : Égide, Gély, Geli, Égidius, Ægidius, Gilles.


Pour de plus amples renseignements, prenez contact avec l’association des chemins de Saint Gilles : https://cheminstgilles.fr/

> Pèlerinage St Gilles - Septembre (crédit photo OT St Gilles-  BTrouillet)


Une motivation spécifique à Saint Gilles : le désir d’enfants.

* Guillaume d’Angleterre marié depuis 6 ans se lamente de ne pas avoir de descendance. La septième année la reine tombe enceinte et au cours d’une vision, Dieu impose au couple royal de partir en pèlerinage à Saint-Gilles pour rendre grâce.


Sans oublier, le lien entre le chemin de Régordane et le chemin de Compostelle ou encore la via Francigena.

En effet, le chemin de Régordane est aussi une variante permettant de relier deux des voies du chemin de Compostelle, entre Le Puy en Velay et Saint Gilles.

Le Puy en Velay = Via Podiensis

Saint Gilles = Via Tolosana (le chemin d'Arles)

www.cheminscompostelle-patrimoinemondial.fr
www.chemins-compostelle.com

 

Enfin, c'est aussi une variante de la Via Francigena qui permet de relier Rome, à partir du centre de la France.

* Ganor  dans "Aye d’Avignon" : "J’ai tué un de mes frères en tournoi. Je reviens de Rome en passant par Saint-Gilles et me rend maintenant à Notre Dame du Puy".