Albert Guin, dit "La Tchine"

Chasseur, braconnier… le long du chemin de Régordane,

de Villefort à Génolhac et... justicier de Bellecoste (sur les pentes du mont Lozère).

Bellecoste sous l’occupation… Les dates d’ouverture et de fermeture de la chasse n’ont aucune importance aux yeux de "La Tchine", surnommé ainsi pour son attachement à ses chiens de chasse.

Ses armes auraient du être réquisitionnées… mais "La Tchine" a caché sa collection de fusils dans un placard secret de la cheminée.

Quelques lièvres au lacet, une embuscade aux sangliers caché dans les seigles… On les partage avec Léonie Vielzeuf qui, seule, s’occupe de la ferme et de ses deux enfants. Son mari est prisonnier de guerre.

 

Au printemps 1944, Léonie est descendue au café  Pucheral, à Pont de Montvert. Une petite motte de beurre pour le cafetier, un repas pour    souffler un peu et… quelques sous.

Hélas, une personne "bien intentionnée" a vu la scène. Dénonciation à la gendarmerie. Intervention immédiate du chef de brigade… "Je vous dresse un procès verbal pour marché noir ! Je vous le porterai à Bellecoste pour le payer. Je vous préviendrai de notre arrivée".


Le soir, à Bellecoste Léonie raconte son infortune. "La Tchine" est là…  Il tourne son chapeau… c’est signe de colère !

"Lo jorn ont vendran, o me diras !" ("le jour où ils viendront, tu me le diras !").

Vint le jour… Léonie signa le procès verbal, acquitta son montant. Elle avait bien perçu au travers des "carreaux" les va et vient d’Albert Guin… mais il avait ensuite disparu…

Les deux gendarmes, dont un d’origine germanique, la mission accomplie, prirent le chemin du retour. Mas Camargue, l’Hôpital et le retour vers la brigade de Pont de Montvert… Tout à coup, au pont de Camargue, surgi d’un bosquet de fayards, "La Tchine" jette son chapeau sur le chemin, met en joue les deux gendarmes :

"Si vous franchissez le chapeau, vous êtes morts !".

"se me tormatz lo proces e la moneda, vostras femnas vos veiran pas jamai pus !" ("Si vous ne me donnez pas le procès et l’argent, vos femmes ne vous verront plus...").

Les deux gendarmes sont pétrifiés. Ils connaissent la détermination de "La Tchine" qui leur lance son briquet…

"Voila mon briquet. Vous brûlez le procès. Vous laissez l’argent sur le rocher et on n’en parle plus !"

La transaction eu lieu.

Les deux gendarmes retournèrent à Pont de Montvert...

 

L’affaire restera secrète… le G.IG.N. n’existait pas encore et l’année 44 paraissait très incertaine… et Masméjan, tribunal du maquis, n’était pas très loin...

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La Tchine
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