1098... la Sainte lance, rouillée, d'Antioche, ouvre les portes de Jérusalem...

Après un an de voyage, les croisés, conduits par Adhémar de Monteil, évêque du Puy en Velay, légat du pape, et Raymond de Saint Gilles, assiègent, puis entrent dans Antioche, dans la nuit du 3 juin 1098, grâce à la trahison de Firuz, un certain "émir de race turque".

C’est la plus importante des places fortes d’Orient… avec 360 tours.

 

Quelques jours plus tard, ils se trouvent, à leur tour, assiégés par l’Atabeg Kurbuka. Il y avait une telle famine dans la cité que l’on vendait les têtes de chevaux sans langue pour 2 ou 3 solidi, les boyaux d’une chèvre pour 5…

C’est alors qu’un moine provençal, Pierre Barthélémy eut une vision… Saint André, apparu en rêve, lui aurait révélé que la Sainte Lance qui avait percé les flancs du Christ était enterrée dans l’église Saint Pierre…

Barthélémy obtint une audience de Raymond de Saint Gilles qui le crut   malgré le scepticisme de son entourage. On vida l’église. Seuls 12 hommes restèrent sur place, dont Raymond et Barthélémy.

 

Le chroniqueur Raymond d’Agiles rapporte "qu’après avoir creusé du matin au soir sans rien trouver, certains commençaient à désespérer. Pierre Barthélémy voyant notre épuisement se déshabilla et sauta dans le trou vêtu de sa seule chemise. Enfin, le seigneur dans sa grande bonté nous montra la Sainte lance. La joie et l’allégresse saisirent la ville à l’annonce de cette découverte...".

 

L’historien arabe Ibn al-Athir écrivit : "il y avait un homme de peu d’intelligence qui affirmait que la lance du Messie était enterrée. Mais auparavant, il avait enterré cette lance dans un endroit qu’il gardait secret".

Quelle qu’ait été sa provenance, la sainte relique portée par l’évêque Adhémar de Monteil galvanisa les croisés, qui, le 28 juin 1098, mirent en pièce l’armée de l’Atabeg Kerbogha, affaibli par des divisions internes…

 

Pour convaincre les sceptiques, Pierre Barthélémy accepte de se soumettre à l’Ordali. Portant la sainte lance, il traverse un brasier devant l’armée réunie. A la sortie du feu, la multitude le renverse, le foule aux pieds car chacun veut le toucher et prendre quelque chose de son vêtement… Raymond Pelet l’enlève, à moitié mort de ses blessures et le fait transporter dans la tente de Raymond.

Il mourut quelques jours après des suites de ses brûlures…

 

Pour les croisés, c’était un miracle… "un morceau de lance rouillée allait ouvrir les portes de Jérusalem".

 

Ce qui est certain, c’est que le chemin de Régordane a permis la rencontre entre Ademar de Monteils et Raymond de Saint Gilles, avant qu’ils n’embarquent pour les Croisades....

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