Les dragonnades du Mas de la Barque

n°3 : le mur de neige

L’évacuation des familles venues réveillonner à "La Grange" du Mas de la Barque, le 31 décembre 1998 ayant échouée (contre ordre du Préfet de la Lozère transmis par radio au véhicule de gendarmerie exécutant à 22 h, avec D.D.E. et pompiers, l’ordre d’évacuation du sous-Préfet de Florac), et afin de "réduire" définitivement une poignée de cévenols attachés à l’entreprise qu’ils avaient créée, attachés "à une certaine idée du Mont Lozère", les autorités lozériennes locales décident d’établir un blocus !

La technique est connue : César l’a employée pour réduire Alésia, Napoléon pour tenter de ruiner les anglais, Hitler pour empêcher un débarquement… Pour le Mas de la Barque,   l’organisation "TOD" est inutile… les services de la D.D.E. de Villefort, non seulement ne déneigeront pas les trois derniers kilomètres, mais pour renforcer le dispositif, construiront un mur de neige, sur la CD66, avec les chasse-neige du service public, le 2 janvier 1999. Une sorte de ligne de démarcation séparant la zone libre, de la zone occupée. 1,50 mètres de hauteur, plusieurs mètres de largeur, une place stratégique à 20 mètres des voies d’accès de Villefort, par le CD66 et Génolhac par le CD362… des professionnels !

Les stratèges des "persécuteurs" analysent la situation :

> ligne électrique coupée par la neige, les agents de l’E.D.F. ne répareront pas s’ils sont obligés de porter le matériel sur le dos (ils le feront deux jours plus tard),

> l’approvisionnement en fuel étant impossible, le gel détruira les installations d’eau du chalet de "La Grange"…

 

Un oubli des "persécuteurs"… Hans et son épouse, qui ont, pour passer Noël à Bellecoste, laissé leur véhicule au Mas de la Barque, doivent rejoindre Génolhac. Ils sont bloqués, leur voiture enfouie sous la neige, sur le parking...

 

Une équipe de jeunes génolhacois, équipés de 4x4, décidés à rompre l’isolement de "La Grange", coûte que coûte, arrivent devant le mur surveillé par les agents de la D.D.E. de Villefort. Ces derniers refusent, sans ordre, d’ouvrir le passage…  qu’à cela ne tienne !
A l’aide de treuils, le mur est franchi de force pendant que les téléphones crépitent entre les agents de service et l’état major de Villefort…

 

L’équipe de "libération" parvient au Mas de la Barque, au  moment ou Hans et son épouse tentaient de dégager leur véhicule.
> Hans :
"nous avons commencé à libérer le capot de notre voiture, la seule qui se trouvait sur le parking, avec nos raquettes… quand le groupe de Génolhac est arrivé et tira notre voiture ensevelie sous la neige...".
> Christian Gras : "… le couple, transi de froid, apeuré, m’a demandé de ne pas les abandonner. Il n’en était pas question ! Arrivés devant le mur, j’ai demandé aux agents de la D.D.E. de bien vouloir nous ouvrir un passage. Il m’a signifié qu’il ne pouvait agir sans ordre, malgré le fait qu’il apercevait le véhicule coincé par le mur. Vingt minutes plus tard, après de nombreux appels radio, la fraise a dégagé un passage puis reconstruit le mur, derrière nous...".


Le "mur de la honte", édifié sur un terrain gardois par des lozériens (!), fut l’objet d’articles de presse, de nombreuses interventions… Il n’arrêta pas une autre opération, nommée par dérision "Renard des neiges", destinée à alimenter en fuel le chalet de "La Grange", avec le concours du camion-cuve de Robert Cébelieu et du Timberjack de Jean Paul Ruiz.

La conclusion reviendra à Hans : "à nos yeux, le Mas de la Barque n’est pas seulement une entreprise économique, mais aussi un "chez soi", sur lequel on pouvait toujours compter… tout a été détruit à la fin de l’année 1998 et entre autre la motivation de l’équipe du Mas de la Barque… Dommage pour la région...".

> Mas de la Barque : 3 personnes de l'U.A.G. bloquées par un mur de neige.


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Dragonnades Mas de la Barque - n°3 Le mur de neige
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