Jean CAVALIER, chef Camisard

De l’enfance à la Révolte, de 1681 à 1702...

"…C’est un petit jeune homme, fils de paysan, apprenti boulanger, qui à 20 ans, avec 18 jeunes gens, commença à faire la guerre au roi de France…"

"Un des plus rares caractères que l’histoire nous ait transmis" Malesherbes.

Deuxième fils d’Elisabeth Granier et d’Antoine Cavalier, cultivateur au Mas Roux, paroisse de Ribaute. En 1685, ils abjurent pour éviter les dragonnades et Jean va subir l’instruction d’un régent des écoles surveillé par un curé… mais le soir à la veillée, sa mère Elisabeth, grâce à une profonde connaissance de la bible l’instruit dans la religion huguenote…

Chaque foyer devient un temple… Les leçons de la maison effacent celles de l’école !

Plus encore elle le conduit aux Assemblées au désert…

> Ci-dessus : Assemblée du Désert - Musée du  Désert, le Mas Soubeyran, 30140 Mialet.

 

Il entend Claude Brousson, disciple de Jurieux le pasteur émigré en hollande qui diffuse ses  "Lettres Pastorales", plus lues que les almanachs… Prophéties inspirées par l’Apocalypse annonçant la fin de Rome la paillarde… mais également un droit des peuples sur les rois, un droit à l’insurrection…

Elisabeth, songeant à l’avenir, envoie Jean chez son oncle Lacombe à Vézénobres comme berger, puis comme apprenti boulanger à Anduze.

Sur les bords du Gardon, seul, il peut réciter les passages de la bible, rêver aux prophéties et… peut être rencontre Isabeau Chamurel, "cette paysanne bien faite"

Reconnu comme prédicant par la milice, il prend le maquis, émigre en Suisse… et revient en juin 1702.

Pour soulager les premiers révoltés de la Montagne, après l’assassinat de l’abbé du Chayla, Jean prêche la révolte en Gardonnenque… "Nous laissons massacrer nos frères sans leur donner le moindre secours".

18 jeunes gens le rejoignent… puis sa troupe grandit de jour en jour.

Le premier combat a lieu au Mas de Cauvi, près d’Alès Cavalier prédit la victoire, dispose habilement ses soldats et fait embusquer les meilleurs tireurs. Le gouverneur d’Alès charge avec 60 soldats de la bourgeoisie à cheval. Pris sous le feu des tireurs cachés sur leur flanc, ils tournent bride, bousculent les miliciens et s’enfuient…

Le lendemain, jour de Noël 1702, au cours d’une Assemblée qui se tient près de Vézénobres Cavalier, reconnu comme le meilleur prophète et le plus habile, est élu chef de la troupe, à l’unanimité !

"après un débat d’une demi heure, je fus choisis à l’unanimité malgré ma jeunesse et mon manque d’expérience… et ils m’investirent du droit de vie et de mort.." (Mémoires de Cavalier).

Il signe désormais " Cavalier, estably par la grâce de Dieu pour veiller sur la conduite du troupeau…".


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